Rénovation

Isolation et performance thermique en rénovation

Temps de lecture :
Clara Picq
24.11.2025

Rénover un logement c’est l’opportunité d’en améliorer durablement la performance énergétique. Parmi les leviers les plus efficaces, l’isolation occupe une place essentielle. Une maison mal isolée peut perdre jusqu’à 30 % de sa chaleur par la toiture, ou encore 20 % par les murs, ce qui entraîne des factures de chauffage élevées et un confort souvent inégal entre les pièces.

Mener une rénovation thermique permet de réduire ces déperditions, et d’assurer une température intérieure plus stable en hiver comme en été. Au-delà du confort, c’est aussi un investissement rentable : une meilleure isolation valorise le bien immobilier et répond aux nouvelles exigences réglementaires en matière d’efficacité énergétique. Enfin, c’est un geste concret pour l’environnement, en limitant les émissions de gaz à effet de serre liées à la consommation d’énergie.

Vous pouvez retrouver tout un guide sur la rénovation énergétique, est-elle une priorité dans vos travaux ?

Comprendre la performance thermique

Les notions clés à connaître

La performance thermique d’un bâtiment dépend de la manière dont il limite les échanges de chaleur avec l’extérieur. Trois indicateurs principaux permettent de mesurer cette efficacité :

  • La conductivité thermique (λ) : elle traduit la capacité d’un matériau à conduire la chaleur. Plus la valeur est faible, plus le matériau freine les pertes énergétiques.
  • La résistance thermique (R) : calculée en fonction de l’épaisseur du matériau et de sa conductivité, elle exprime sa capacité à isoler. Plus R est élevé, plus l’isolation est performante.
  • Le coefficient de transmission thermique (U) : il correspond à la quantité de chaleur qui traverse un élément de construction (mur, toiture, fenêtre). Contrairement au R, ici c’est une valeur faible qu’il faut rechercher.

Comprendre ces indicateurs permet de pouvoir comparer deux solutions d’isolation et choisir celle qui apportera le meilleur rapport efficacité/prix.

Les règles et documents à connaître

Quand on rénove son logement, on ne pense pas toujours aux règles qui encadrent la performance énergétique, pourtant elles sont importantes. La première référence est le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE). Obligatoire lors d’une vente ou d’une mise en location, il classe le logement de A à G, en fonction de sa consommation et de ses émissions de CO₂. Ce document est devenu un véritable repère : un logement mieux classé est plus confortable, plus économique à chauffer et prend de la valeur sur le marché immobilier.

Vient ensuite la RT Existant, la réglementation thermique dédiée aux rénovations. Elle impose des niveaux minimaux de performance quand on change un élément du bâti, par exemple lors du remplacement d’une toiture ou de fenêtres. Concrètement, cela signifie que si l’on engage des travaux, ils doivent être réalisés avec un minimum de qualité pour que l’isolation soit réellement efficace.

Enfin, il existe la RE2020, principalement destinée aux constructions neuves et aux grandes extensions. Ses exigences vont plus loin, en insistant à la fois sur la performance énergétique et sur le choix de matériaux respectueux de l’environnement. Même si elle ne s’applique pas toujours directement en rénovation, elle trace une ligne directrice intéressante : tendre vers des bâtiments mieux isolés et plus durables.

Astuce
Avant de commencer une rénovation, réaliser un DPE ou un audit énergétique permet d’identifier clairement les zones de perte de chaleur et de planifier des travaux vraiment rentables.

Savez-vous repérer les pertes de chaleur dans votre logement ? Découvrez toutes nos astuces dans l’article 👉 Ponts thermiques : comment les identifier et les corriger ?.

Pourquoi c’est important ?

Une bonne compréhension de ces notions permet d’éviter des erreurs coûteuses. Par exemple, choisir un isolant bon marché mais avec une résistance thermique trop faible peut donner un résultat décevant à long terme. À l’inverse, une isolation bien dimensionnée améliore non seulement le confort intérieur, mais aussi la durabilité du bâtiment en limitant les risques de condensation et de ponts thermiques.

Astuce
Ne vous fiez pas uniquement à l’épaisseur de l’isolant. Deux matériaux de même épaisseur peuvent offrir des performances très différentes selon leur conductivité thermique.

Les zones prioritaires à isoler

Les combles et toitures

C’est la première source de déperdition thermique d’un logement : jusqu’à 30 % de la chaleur s’échappe par le toit. Isoler les combles perdus avec de la laine soufflée ou les combles aménageables avec des panneaux isolants est donc un investissement prioritaire. Cela améliore immédiatement le confort et réduit la consommation de chauffage.

Comment isoler ?
Pour les combles perdus, la technique la plus simple consiste à souffler un isolant en vrac (ouate de cellulose, laine minérale) directement sur le plancher. Pour les combles aménagés, on privilégie des panneaux semi-rigides fixés sous la toiture ou entre les chevrons, avec une membrane pare-vapeur pour éviter les problèmes d’humidité.

Réduisez vos pertes de chaleur en isolant toiture et combles, conseils ici.

Les murs

Les murs représentent environ 20 % à 25 % des pertes de chaleur. Deux solutions existent : l’isolation par l’intérieur (ITI), plus courante et moins coûteuse, mais qui réduit légèrement la surface habitable ; et l’isolation par l’extérieur (ITE), plus performante et idéale pour traiter les ponts thermiques, mais plus onéreuse.

Nous l’avons détaillé pour vous 👉 Isolation des murs : solutions et avantages

Comment isoler ?
En ITI, on ajoute des panneaux isolants recouverts d’un parement (plaque de plâtre le plus souvent) fixés contre les murs intérieurs. En ITE, des panneaux isolants sont fixés à l’extérieur du mur, puis recouverts d’un enduit ou d’un bardage. Cette technique permet d’améliorer l’isolation sans toucher à l’espace intérieur.

Astuce
Si vous prévoyez un ravalement de façade, profitez-en pour envisager une ITE : deux travaux en un, pour un meilleur rendement.

Les planchers bas

Le sol est une source de déperdition thermique souvent sous-estimée : jusqu’à 10 % de la chaleur d’un logement peut s’échapper par cette zone si elle n’est pas correctement isolée. L’isolation peut se faire par le dessous (si vous avez un vide sanitaire ou une cave) ou par le dessus avec un doublage lors d’une rénovation lourde.

Comment isoler ?
Par le dessous, l’isolation consiste à fixer des panneaux directement au plafond de la cave ou du vide sanitaire. Par le dessus, on peut poser une chape isolante ou intégrer des plaques isolantes avant d’installer un nouveau revêtement de sol. Cette seconde méthode, plus lourde et contraignante, est généralement réservée aux projets de rénovation globale.

Astuce
Une isolation par le dessous est souvent la solution la plus simple et économique, sans forcément réduire la hauteur sous plafond.

Les fenêtres et menuiseries

Même si elles représentent une surface plus faible que les murs ou la toiture, les fenêtres sont responsables de 10 à 15 % des pertes de chaleur. Le remplacement d’anciennes menuiseries simple vitrage par du double, voire du triple vitrage, améliore grandement le confort et réduit les sensations de parois froides.

Comment isoler ?
Le plus efficace est de remplacer entièrement les menuiseries par des modèles modernes en PVC, bois ou aluminium avec rupture de pont thermique. Si le budget est restreint, on peut installer un survitrage ou changer uniquement les vitrages existants pour du double performant. Le calfeutrage des joints et l’ajout de volets isolants sont aussi des solutions complémentaires.

Quels types de vitrages privilégier pour de meilleures performances ? Nous y répondons dans notre article : Fenêtres et vitrages performants : que choisir ?

Les matériaux et solutions d’isolation

Les isolants minéraux

Les plus connus sont la laine de verre et la laine de roche. Très utilisées, elles offrent un excellent rapport qualité/prix et une bonne résistance au feu. Leur mise en œuvre est assez simple et elles conviennent aussi bien aux combles, aux murs qu’aux planchers.

Avantage : des performances thermiques fiables à moindre coût, avec une bonne disponibilité dans toutes les épaisseurs.

Les isolants synthétiques

Il s’agit principalement du polystyrène expansé, extrudé et du polyuréthane. Ces matériaux ont une très faible conductivité thermique, ce qui permet d’obtenir une isolation performante avec une épaisseur réduite. Ils sont souvent utilisés en isolation par l’extérieur ou pour les planchers.

Avantage : une performance thermique élevée avec un encombrement réduit, idéal quand l’espace est limité

À savoir
Privilégiez leur utilisation dans des zones où l’isolant est protégé, car ils sont sensibles au feu et à certains solvants.

Les isolants biosourcés

Fibre de bois, chanvre, liège ou encore ouate de cellulose : ces isolants naturels séduisent de plus en plus pour leurs qualités écologiques. Ils présentent aussi un excellent confort d’été grâce à leur forte capacité de déphasage thermique (délai entre le moment où la chaleur touche l’extérieur du mur et celui où elle pénètre à l’intérieur).

Avantage : un matériau durable et respirant qui régule naturellement l’humidité et améliore le confort en toute saison.

Les isolants minces

Ces produits se présentent sous forme de films multicouches réfléchissants. Ils sont légers et faciles à poser, mais leur efficacité réelle reste limitée par rapport aux isolants traditionnels. Ils sont souvent utilisés en complément d’une autre isolation.

Avantage : un faible encombrement qui permet de gagner de la place, notamment dans les rénovations avec peu d’espace disponible.

À savoir
Ne comptez pas sur un isolant mince seul pour respecter les normes thermiques : associez-le à un isolant épais.

Quel budget faut-il prévoir pour isoler son logement ? Nous faisons le point dans notre article : Travaux d’isolation : quel budget prévoir ?

À lire 👉 Isolation énergétique : quelles techniques privilégier en rénovation ?

Rénover l’isolation de son logement, c’est investir dans le confort, la maîtrise des factures et la valorisation du bien immobilier. Qu’il s’agisse des combles, des murs, des sols ou des fenêtres, chaque amélioration réduit les pertes de chaleur et renforce la performance énergétique globale du bâtiment.

Le choix des matériaux et des techniques dépendra du budget, de la configuration du logement et des objectifs visés. Mais une certitude demeure : une isolation bien conçue est la clé d’une rénovation réussie, alliant confort thermique, économies d’énergie et respect de l’environnement.

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Clara Picq
24.11.2025